Covid-19 : comment vivre ensemble H24 dans le cadre du confinement ?

L’annonce du confinement a pour beaucoup entrainé une période d'incertitude que chacun a vécu à sa manière. Ce sas a rendu tangible la nécessité de s’organiser pour vivre ensemble, y compris de soi à soi.

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Voici quelques points pour vous aider à vous orienter :

• Activez votre filtre à positif : observez, intégrez, exprimez ce qui vous a bien convenu, plu, touché

C’est le printemps, si vous avez un jardin, vous regardez avec attention et plaisir ce qui est en train de sortir de terre, connu ou inconnu. Regardez avec la même curiosité, le même enthousiasme ce qui émerge du comportement de chacun et qui vous touche, vous plait, même si c’est une fois, même un instant. Et dites le à l’intéressé. Partagez le plaisir ou l’intérêt que vous ressentez, pour lui, pour vous, pour…
Dites le au moment même ou à un moment donné de la journée.
Dire ce que j’ai apprécié de chacun pourrait être l’occasion d’un ralliement de toute la famille — partagez ce que vous (chacun —même les petits peuvent dire) avez bien apprécié de chaque personne présente ou d’un moment partagé à plusieurs.
Éventuellement l’écrire et donner à l’intéressé ce petit papier précieux.

• Pour exprimer le positif :

- Partez d’un exemple précis localisable.
- Dites ce que vous apprécié dans ce que l’autre a fait, montré, exprimé.
- Dites en quoi ça vous a plu, touché.
Laissez de côté, même dans votre tête, les restrictions : pas de « si tu pouvais le faire plus souvent…», les critiques négatives en prime : « mais... », « par contre, pour cet autre point… tu ne l’as pas fait… un peu plus tard, tu l’as oublié » etc.
Dire exclusivement le positif et ce que je ressens.
Ne croyez pas augmenter la valeur du positif en vous diminuant : «moi-même j’y étais pas arrivé(e) », « je sais pas le faire », etc.

• Pour recevoir le positif :

Recevoir, c’est à dire l’entendre « de l’intérieur », l’enregistrer
- Écoutez jusqu’au bout sans interrompre.
- Ne minimisez pas l’importance que cela a pour l’autre, ne banalisez pas « c’est pas grand chose » ou « si tu avais été à ma place… ».
- Exprimez en quelque mots ce qui a touché l’autre pour vérifier que vous avez entendu ce qu’il/elle voulait vous dire.
- Ne remerciez pas, c’est vous qui avez fait le cadeau !

Organisons ensemble notre cadre de vie

Avez-vous fait l’expérience de jouer sans règles de jeu ? Cela peut devenir difficile, non ? Pour que chaque personne sache ce qui est possible pour elle de faire et ce qui est possible pour l’autre d’accepter, apprenons à nous fixer les règles du jeu.
Ces dernières ne sont ni des limites ni des interdits. Elles forment un cadre dans lequel nous allons nous sentir libre et en sécurité afin de vivre en harmonie.

Où allez-vous mettre :timing

- L’heure du lever ? Négociable ou pas ? Libre ?
- L’heure du travail ? Négociable ou pas ? Libre ?
- Les temps d’écran ?
- Les temps de partage ?
- Les tâches communautaires ?
- La manière d’être en relation ?
Il existe autant de cadres qu’il y a de famille.
Nous avons tous en commun les règles données par les lois françaises et ensuite chaque famille, chaque couple va être le sculpteur de son cadre. Ce qui est important c’est que nous construisions, ajustions aux conditions actuelles.
NB : Donnez un temps en particulier pour certaines activités (exemple 10’ pour réorganiser ce tiroir), ça peut rendre plus facilement acceptable une activité et arrêtez effectivement au bout de ce temps. Pas d’exploitation abusive de la situation. Pas de « regarde, on a presque fini ».

Voici quelques ingrédients indispensables à mettre dans votre cadre :

• Des temps tous ensemble, à 2, en sous groupe, et seul :

- Exercice physique/gym, danse, ping-pong, qi kong, chant, etc.
- Le partage des tâches pour la communauté, même avec les plus petits (2 ans).
Transmettez et enrichissez vos connaissances (cuisine, jardin, bricolage, etc.) et autres compétences qui vous tiennent à cœur… Partagez votre trésor.
- Trier, réorganiser le tiroir, la commode, le placard, la chambre, seul(e) ou avec l’autre (enfant, conjoint). Faire place au neuf, introduire la mobilité, rendre possible le changement, l’adaptation.
- Et bien sur les loisirs. Temps de défoulement, de décharge émotionnelle, d’apprentissage et de créativité. Loisirs connus, individuels ou collectifs ou à 2, connus et appréciés ou nouveaux. Ouvrir de nouvelles fenêtres intérieures. Tant d’apprentissages se font au travers du jeu.
« Le monde occidental souffre d’une grave maladie : le sérieux ! Il engendre un stress continu qui fait le lit des maladies de civilisations. Apprendre à rire à lâcher ses émotions sans violence et à jouer, seul ou avec nos proches, est essentiel pour nous délivrer du sérieux et du conformisme qui rigidifie et rend triste. » Et nous délivrer de la peur. Dr Christian Tal Schaller, « Les bienfaits du jeu » Ed. Lanore.
- Le temps de travail doit avoir une durée fixée. Ne transformez pas votre travail en fuite/refuge. Vous risqueriez de dégouter les autres.
- Accompagnement scolaire : utilisez votre curiosité votre intérêt adaptés à chaque enfant.

• Du temps pour soi

Un temps désigné. Pas un temps masqué, pas un temps volé, pas que quand on va aux toilettes…
Prévoyez un temps, hors temps professionnel, un temps et un lieu où il-elle pourra se retrouver seul(e), isolé(e) physiquement sans s’adresser la parole, dans un sens comme dans l’autre.
Et pour cela apprenez aux enfants à respecter ce temps (à partir de 4 ans, même pour 15’). Et eux aussi en ont besoin. Ils savent plus facilement le prendre.
NB : Rêver n’est pas que s’évader, c'est prendre ce temps à soi. Temps précieux.
Pas nécessaire de le planifier mais le compter en temps réel sur les 24h.
NB : cas de vie en studio : ne pas avoir quelqu’un dans son champ de vision ni être vu ou regardé.

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• Écoutez de manière neuve

Et si cette crise était l’opportunité d’ouvrir votre regard par delà les convictions acquises sur vous-même et sur l’autre. Écoutez ce que dit l’autre, avec ses mots et la musique de sa parole, ses silences, ses ponctuations, sa posture...
Et par moments cela vaut la peine de vous assurer que ce que vous avez compris est bien ce que l’autre a voulu partager avec vous, acceptez les réajustements.
Écouter n’est pas obéir. Écoutez et visitez le paysage intérieur de l’autre.
Mettez-vous dans ses baskets.
« Oh ! Grand Manitou, donne moi de ne pas critiquer mon voisin avant d’avoir marché un mille dans ses mocassins » Prière indienne du Dakota.

• Prenez soin de votre façon de dire les choses si vous voulez être entendu

Et encore plus quand c’est important pour vous, pour l’autre.
- Avant de parler vérifiez votre intention : me faire comprendre, chercher une solution qui convienne aux deux, passer un savon, cracher mon venin, etc.
- Parlez en votre nom (de mon point de vue, voilà ce que je perçois, pense, espère, crains, etc.). Vous êtes l’expert mondial de votre point de vue… et l’autre est l’expert mondial de son propre point de vue.
- Dites ce que vous voulez plutôt que critiquer, dénoncer. (« J’aimerais que tu fasses… » plutôt que « tu ne fais jamais… »)
- Partez d’éléments concrets précis plutôt que de généraliser (« j’aimerais que tu mettes ton pull dans l’armoire » plutôt que «  tu es vraiment désordre. » ou « c’est quoi ce bordel ?! »).

 

Prenez appui sur ce contexte très inhabituel et imprévu pour chercher autrement ce qui est essentiel pour vous et qui alimente votre flamme intérieure. Laissez-vous saisir l’imprévisible.
En ce temps de bouleversement, nous ne pouvons garder les choses en l’état. Laissons-nous innover dans notre façon d’être en relation, d’observer, de penser, de faire et de se choisir des buts seul et ensemble.